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Les Animaux Fantastiques font une halte à Lodève

Par Françoise Surcouf | Publié le 02/10/2025

Vue de l’exposition « Anatomie comparée des espèces imaginaires ». Musée de Lodève
© Photo Jack Varlet

Bienvenue dans un monde où se côtoient créatures inventées et espèces imaginaires ! C’est à Lodève et ça vaut le détour !

Amis curieux, cette exposition est pour vous. Si vous aimez les univers parallèles, vous allez savourer chaque minute passée au sein du Musée de Lodève devenu, pour un temps, temple de la cryptozoologie. La quoi ? Cryptozoologie. Reprenons sa définition : La cryptozoologie, (du grec kruptós, « caché », zỗion, « animal », et lógos, « étude », soit l’étude des animaux cachés, discipline fascinante entre toutes se situe à la frontière entre la science, le mythe et le mystère. Personne n’a encore prouvé de manière irréfutable l’existence de ces animaux, auxquels elle consacre son étude.. Ces créatures, appelées « cryptides »,  sont nombreuses et comptent parmi elles des êtres légendaires comme le Bigfoot, le monstre du Loch Ness ou encore le Yéti mais aussi des représentants plus récents issus de la BD ou de la Pop Culture comme le Marsupilami ou Totoro.

Comparaisons anatomiques

Ces êtres fictifs empruntent leurs caractéristiques à des espèces bien réelles. Des dragons de la mythologie à notre voisin Totoro, du monstre d’Alien à la sirène, ce parcours incroyable est l’opportunité de découvrir l’anatomie comparée et les sciences de l’évolution (paléontologie, biologie…) à travers l’analyse rigoureuse mais amusante de quelques cryptides parmi les plus connus.

Certains organismes possèdent quatre pattes, d’autres présentent un squelette externe. Ces observations, aussi simples soient-elles, permettent d’esquisser une classification du monde vivant en regroupant les êtres selon leurs caractéristiques communes. Cette logique constitue la base de la discipline dont Georges Cuvier fut, au XIXème siècle le grand zélateur, l’anatomie comparée, discipline qui demeure aujourd’hui, l’un des principaux outils utilisés pour mieux comprendre l’évolution des espèces et l’histoire de la biodiversité.

Humour et didactique

Et si nous appliquions cette démarche scientifique à des espèces imaginaires ? Voilà le défi que lance le musée de Lodève : découvrir les sciences de l’évolution grâce aux espèces chimériques qui peuplent l’exposition et répondre au passage à quelques questions fondamentales, comme à quel groupe de reptiles appartiennent les dragons ? Dans quel milieu vit la vouivre ? Comment Totoro parvient-il à s’envoler ? Les marsupilamis sont-ils ovipares ou ovovivipares ? Combien de mâchoires un alien possède-t-il ? Venez découvrir cet esprit critique et découvertes « fun » des sciences dans ce cadre qui mêle avec bonheur humour et didactique.

Deux petites précisions :

Le Musée de Lodève profite de la tenue de cette exposition pour dévoiler une pièce unique de sa collection : le squelette fossile d’un crocodile marin vieux de 180 millions d’années. Mesurant près de 5 mètres de long, quasi-complet, ses restes constituent une découverte paléontologique spectaculaire dans l’Hérault. Le crocodile vient d’être restauré et n’a jamais été présenté au public. Il sera présent à l’expositon avec dix-neuf autres squelettes d’animaux réels, que l’Université de Montpellier, Institut des Sciences de l’Évolution prêtera.

L’exposition est une adaptation du livre éponyme de Jean-Sébastien Steyer et Arnaud Rafaelian. Edition Le Cavalier Bleu. C’est Manu Janssens, sculpteur anatomiste, platicien et naturaliste, qui a réalisé les sculptures.

« Anatomie comparée des espèces imaginaires ».
Musée de Lodève.
Du 18 octobre 2025 au 15 mars 2026.
www.museedelodeve.fr

Par Arne Sakhnussem