Muse et combattante, un film retrace aujourd’hui le destin de la troublante Lee Miller, somptueuse photographe… Elle fut la plus ravageuse beauté des années « surréalistes ». Adorée par Cocteau, vénérée par Breton, Eluard ou Max Ernst, elle inspira ses plus extraordinaires clichés à Man Ray avant de sillonner le monde en guerre.
Lee Miller, l’icône de la mode…
Paris. Les années Folles. La jeune Lee Miller, mannequin pour Vogue obtient de son père l’autorisation de passer sept mois à Paris, où elle veut étudier l’éclairage et la scénographie, ses passions. Elle devient modèle, collaboratrice et maitresse du célèbre photographe surréaliste Man Ray, rencontre Picasso, Braque, Max Ernst, Yves Tanguy, Henry Moore, Kokoschka, Dylan Th omas, Margot Fonteyn, Dorothea Tanning. Lorsque la Seconde Guerre mondiale commence, Lee et son mari Roland Penrose quittent Paris pour Londres. Mais la jeune femme souhaite se rapprocher du terrain d’action et postule bientôt devenir correspondante de guerre.
… à photographe de guerre
En 1941, elle est l’une des quatre seules femmes accréditées comme correspondantes de guerre auprès des forces américaines. Lee Miller parvient en Normandie en juillet 1944, puis poursuit sa route vers Saint Malo. Parvenue devant la cité Corsaire, elle est témoin de l’assaut américain contre le port tenu par les Allemands. Ses photographies de cette période témoignent des moments clés de l’occupation et de la libération.
De 1944 à 1946, en duo avec David Sherman, reporter pour Life, elle va ainsi suivre la 83ème division de l’armée américaine jusqu’en Roumanie, en passant par l’Allemagne, l’Autriche et la Hongrie. C’est à Lee que l’on doit quelques-unes des premières photographies de la libération de Dachau et de Buchenwald. Ses clichés révèlent crûment, terriblement, la monstruosité des camps. Il lui faudra écrire à Vogue, « Je vous implore de le croire, ceci est vrai », certifiant que les clichés sont authentiques, pour que le magazine les publie.
Avec ce film porté d’un bout à l’autre par l’interprétation passionnée et passionnante de Kate Winslet, Ellen Kuras rend hommage à la détermination farouche d’une femme exceptionnelle, d’une aventurière rayonnante qui affirmait : « Je n’ai pas perdu une minute de ma vie mais je sais moi-même maintenant, que si je recommençais, je serais encore plus libre de mes idées, de mon corps et de mes sentiments »