Mardi 18 novembre, l’Opéra Bastille a ouvert ses portes à la soirée culturelle du mois ! La présentation d’une parties des lauréats de la 7ème édition du Fonds régional pour les talents émergents (FoRTE). Théâtre, danse, cirque, musique, cinéma : sept artistes issus de cette promotion, y ont présenter des extraits de leurs créations. Ce qui leur offre un aperçu vivant de la jeune scène contemporaine soutenue par la Région Île-de-France.
7 prestations live
Après une présentation de FoRTE de la Présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, les artistes ont pu performer sur la scène de l’amphithéâtre de l’opéra, sous les yeux d’un public, principalement composé de professionnel, producteur, programmateur, directeur de structure culturelle, journaliste et invité par la Région Île-de-France.
Mac Mai Suong – L’amour et d’autres mythes :
Né au Vietnam, Mac Mai Suong est autrice-interprète et productrice. Son premier album solo L’amour et d’autres mythes mêle la chanson au jazz, avec des touches électroniques. Projet profond, il est inspiré des 8 formes d’amour de la Grèce antique tout en explorant leurs résonance sur les mythes vietnamiens, grecs mais aussi les français. Mac Mai Suong questionne en 9 titres, la nature de l’amour, est-ce un mythe ou une réalité ?
Pauline Doméjean – La chambre de ma sœur :
Ce court métrage documentaire, suit la soeur de Pauline Doméjean, Juliette, 22 ans, qui est partie à Londres pour se reconstruire après une triste dépression. Le documentaire nous plonge dans l’intimité de la jeune femme à travers des moments du quotidiens. Pauline Doméjean est diplômée en 2020 de la Fémis et travaille comme cheffe opératrice en fiction et documentaire. Plus tard elle sera récompensée du prix de la Meilleure Photographie au festival Silhouette 2023.
Simon Roth – Erdal :
Simon Roth est comédien et metteur en scène. Formé au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, il alterne théâtre et cinéma. Erdal, est une épopée contemporaine qui est née de la rencontre entre le metteur en scène et Erdal Karagoz, réfugié politique kurde. La pièce interroge à travers une représentation théâtrale, les récits migratoires et la transmission d’expériences traumatiques. Entre témoignage et réflexion, elle explore les frontières entre parole, mémoire et incarnation.
Juliette Corne – La nuit du Commandant :
La Nuit du Commandant est un long métrage documentaire tourné en Ukraine par la réalisatrice, diplômée des Beaux-Arts de Paris, Juliette Corne. Les témoignages des jeunes ukrainiens, confrontée à la guerre, permet à la Juliette Corne, de capter les différents espaces de résistance et d’espoir qui existent. De Kyiv à Kharkiv, le documentaire témoigne d’un regard intime et surtout politique, sur la survie, la création et la liberté des ukrainiens.
Rita Lira – L’Éternel Retour :
Marharyta Slyzska, alias Rita Lira, est danseuse, chorégraphe et performeuse ukrainienne. Arrivé en France en 2022, elle explore la guerre qui touche son pays dans des performance chorégraphique alliant danse, arts visuels et documentaire. L‘Éternel Retour, est l’une d’entre elle, en duo avec la danseuse Daria Koval. La chorégraphie traite des cycles naturels et historiques et plus particulièrement les guerres.
Angela Simonyan – Odayin :
En arménien, Odayin signifie « aérien ». C’est le deuxième album solo de l’autrice-compositrice-interprète, violoniste et chanteuse Angela Simonyan. À travers des sonorités électro-organiques et orientales, la chanteuse installée en France depuis 2009, célèbre le féminin sacré dans un folklore personnel. Sa voix, le violon, l’oud, des percussions et le violoncelle nous emmène dans une traversée poétique mêlant la mémoire et le rêve.
Camille Constantin da Silva – Gildaa :
Née à Paris dans une famille franco-brésilienne, Camille Constantin da Silva, s’inspire de son histoire pour créer Gildaa. Cette création est un mélange de concert et de théâtre. La comédie et la spiritualité se mêlent à la chanson, la soul, le jazz et la samba. Elle transforme ses « erreurs » sur scène en moment de grâce qui nous fait nous questionner sur l’image, la beauté et la puissance du vivant.
Ces sept présentations, par leur variété et leur singularité, offrent un aperçu saisissant de la diversité artistique qui anime l’Île-de-France. Un réel témoignage de l’incroyable richesse culturelle de cette région mais aussi de la France.
Une soirée à émotions
À la fin de chaque représentation, ce sont des acclamations qui ont résonné dans l’amphithéâtre de l’Opéra Bastille. La douceur des mélodies, la profondeur des reportages, les questionnements essentiels sur notre époque. Tout était réunit plongé le public dans une méditation collective et vibrante. Loin d’être une simple présentation, cet événement se révélait être un véritable périple, nous guidant à travers les univers singuliers et sensibles des lauréats.
Les artistes ont eu le droit à un petit temps de parole avant la représentation, ce qui a permis immédiatement de créer une proximité rare avec le public. Bien plus qu’une simple introduction, ce moment a permis de donner vie et profondeur à des personnalités que le simple prospectus remis en début de soirée ne pouvait que suggérer.
La soirée a également revêtu une dimension inspirante pour les plus jeunes. Elle leur a démontré, à travers le programme FoRTE, que mener à bien un projet artistique exigeant est à leur portée.
Un moment-clé pour la professionnalisation des artistes
Si l’événement est festif, il demeure surtout stratégique. Pour les lauréats, le passage sur la scène de l’Opéra Bastille constitue un tremplin décisif. Les principaux acteurs du secteur francilien et national sont présents, invités par la Région. Cette exposition directe peut ouvrir la voie à des résidences, des programmations, des collaborations ou des coproductions. Autant d’opportunités qui peuvent transformer la trajectoire d’un jeune artiste.
Le dispositif FoRTE prévoit déjà un accompagnement sur mesure : mentorat, ateliers, soutien financier, aide à la structuration. La soirée vient en quelque sorte couronner des mois de travail et offrir un espace de visibilité irremplaçable. Pour beaucoup, c’est la première fois qu’ils présentent leur création dans un lieu aussi puissant symboliquement. Cela donne une densité supplémentaire aux performances et un véritable rapport d’égalité entre artistes émergents et grandes institutions.
