Deux escales, deux écritures du monde à venir… À Marseille, l’exposition Méditerranée 2050 imagine les futurs possibles de nos rivages.
À Bâle, la Fondation Beyeler orchestre un dialogue entre peinture, réalité virtuelle et sculpture monumentale, pour un été sous le signe de la création à la croisée des temps.
Monaco, cap vers 2050
Et si l’on pensait la Méditerranée au futur ?
L’exposition Méditerranée 2050, qui se tient au Musée Océanographique de Monaco du 13 juin au 29 septembre 2025, répond à cette question par l’art, l’architecture et le design spéculatif.
Dans une région confrontée aux défis climatiques, démographiques et géopolitiques, 14 artistes et architectes imaginent collectivement ce que pourraient devenir nos rivages d’ici un quart de siècle.
Conçue comme une traversée immersive, l’exposition propose un parcours en six séquences thématiques, de la montée des eaux aux migrations, en passant par les architectures résilientes, les agricultures nouvelles ou les pratiques de soin.
On y croise aussi bien des prototypes concrets que des visions sensibles, entre science et fiction.
Le visiteur n’est pas simple spectateur : il est invité à entrer dans un récit prospectif en perpétuel mouvement.
Parmi les projets marquants :
- des modules d’habitation flottants inspirés des nasses de pêche traditionnelles
- des archives du futur reconstituées en réalité augmentée
- une carte sonore évolutive de la Méditerranée, conçue à partir d’enregistrements sous-marins et de récits humains.
Tous ces dispositifs rappellent que l’imaginaire est une forme d’action.
Cette démarche est portée par un collectif d’artistes issus de différents pays du pourtour méditerranéen, et coordonnée par la commissaire Fanny Léglise.
L’objectif : Repenser le territoire en partant des usages, des savoirs vernaculaires et des récits oubliés.
Ici, l’art ne se contente pas d’alerter.
Il devient moteur de résilience, levier d’anticipation.
Une ode à la Méditerranée comme espace de liens, d’adaptations, de réinventions.

Méditerranée 2050.
Méditerranée 2050. Cité de l’architecture et du patrimoine. Monaco
Bâle, les multiples visages de la présence
À la Fondation Beyeler (Riehen/Bâle), l’été s’annonce pluriel, contemporain et immersif. Du 15 juin au 21 septembre 2025, l’exposition consacrée à Vija Celmins déploie six décennies de travail minutieux et introspectif. Peintures, dessins, sculptures : l’artiste lettono-américaine trace une cartographie sensible de l’univers – flots d’océan, galaxies, surfaces lunaires, toiles d’araignée – avec un souci du détail presque méditatif. Une rare occasion de plonger dans un corpus d’une puissance silencieuse, où le regard se fait lent, scrutateur.
En parallèle, la première mondiale de Little Room, installation de réalité virtuelle signée Jordan Wolfson, convie les visiteurs à une expérience déroutante. Dans cet espace psychologique, presque clinique, chacun devient acteur d’un théâtre intérieur où les notions d’identité, de conscience et de corporéité sont remises en jeu. Un dispositif incisif, à la lisière du réel et du numérique, présenté avec le soutien de la LUMA Foundation.
La programmation se poursuit dans l’espace public avec Urs Fischer. Son intervention Skinny Sunrise pour le Globus Public Art Project, du 14 juin au 27 juillet 2025, fait dialoguer sculptures de cire, squelettes monumentaux et humour grinçant sur la place du marché de Bâle. Réinterprétant la danse macabre médiévale, Fischer mêle vanité, mémoire collective et énergie contemporaine. Une performance sculpturale à ciel ouvert.
Enfin, la collection permanente est revisitée avec de grands formats de Mark Bradford, une projection inédite de Gerhard Richter, des œuvres de Basquiat, Warhol, Rothko ou Picasso. L’ensemble compose une vision à la fois magistrale et éclatée de la peinture moderne, en écho
aux explorations actuelles du médium.

©YAYOI KUSAMA, Courtesy of Ota Fine Arts. Victoria Miro. David Zwirner.
Vija Celmins, Little Room de Jordan Wolfson,
Skinny Sunrise d’Urs Fischer.
Jusqu’au 27 juillet 2025, Fondation Beyeler. Bâle (Art Basel)