Denise BENARROCH – que le monde de l’art connaît sous le nom de « Nouna » – sculpte bien plus que la matière. Entre torsions sensuelles, résines éclatantes et bronzes majestueux, elle compose une symphonie de formes et de couleurs, nourrie de symboles et d’émotion. Après une première vie dans le monde du design industriel, elle répond à l’appel viscéral de la sculpture.
Rencontre avec une artiste solaire et instinctive, dont les œuvres colorées et puissantes parlent de liberté, de féminité, d’émotion… et de spiritualité. À travers ses créations, elle conjugue tradition et modernité, mêlant savoir-faire académique, symboles sacrés et exploration contemporaine.
Nouna, vous avez commencé par la décoration avant de plonger dans la sculpture. Qu’est-ce qui vous a menée vers cet art ?
Nouna : J’ai toujours ressenti ce besoin vital de créer avec mes mains, d’entrer en contact direct avec la matière, de la modeler jusqu’à lui insuffler une âme. Diplômée de l’École supérieure des Arts Modernes de Paris, j’ai consacré une décennie à la création dans le secteur industriel. Pourtant, au fil du temps, quelque chose d’essentiel me faisait défaut : une dimension plus intime, plus incarnée. En 1992, j’ai rejoint l’atelier de Myriam Franck, puis l’École Boulle, où j’ai découvert un langage plus profond, plus intérieur : celui de la sculpture. Elle s’est imposée comme une évidence, un retour à l’essentiel. C’est par elle que tous mes courants de sensibilité ont enfin trouvé leur point de convergence.
Pourquoi « Nouna » ?
N : C’était le prénom de ma grand-mère. Une femme lumineuse, pleine de vie. En choisissant ce second prénom comme nom d’artiste, je rends hommage à mes racines tout en revendiquant une autre facette de moi-même : plus intuitive, plus libre, plus sauvage. Un retour aux sources… pour mieux oser.
Quelle est votre démarche artistique ?
N : Je travaille sur des modèles vivants. Le corps humain m’inspire les lignes, les courbes, les émotions. Je me laisse guider par mon instinct. Je suis une éponge : tout ce qui me touche, mes voyages, la musique, les rencontres, entre dans mes œuvres. Il y a aussi une dimension spirituelle
très présente, notamment dans mes sculptures intégrant des lettres hébraïques, qui célèbrent la vie et le divin. C’est une manière de faire dialoguer la tradition avec la modernité.
Que représente pour vous la liberté dans votre processus artistique ?
N : La liberté, c’est tout. C’est la condition essentielle pour que la création reste vivante. Je refuse de m’enfermer dans un style. Mon travail évolue en permanence, en fonction de mon ressenti, de ce qui me touche.
Justement, vos voyages nourrissent-ils votre travail ?
N : Complètement. Mes créations sont des carnets de voyage. Le Japon, Murano, le Brésil… chaque escale imprime sa marque. À Venise, j’ai collaboré avec des maîtres verriers. J’y ai créé un oiseau en verre de Murano, une œuvre unique qui mêle savoir-faire ancestral et expression contemporaine. À Rio, j’ai puisé dans les favelas une matière brute, vivante. Pour des pièces qui racontent, qui traversent les frontières et qui osent le métissage.
Vos sculptures sont aussi très colorées. Quelle place tient la couleur dans votre art ?
N : Une place centrale ! Je travaille le bronze depuis plus de 20 ans, pour la noblesse de la matière, le poids du temps, les patines subtiles, ses finitions, la beauté du travail du fondeur. Mais j’aime aussi casser les codes, aller vers des chemins plus ludiques. C’est là que les résines interviennent. Je m’amuse avec les couleurs, je laisse exploser l’énergie. Les pigments, je les applique parfois comme sur un tableau, par couches, par intuition.
Vous abordez la sculpture comme un art vivant, parfois même pluridisciplinaire…
N : Oui, je ne me limite pas à une seule technique. J’aime jouer avec les supports. Collages, art digital, NFT…. J’aime que l’art reste vivant, mouvant, sans frontière. Ma pièce phare, « La Bouche », existe en multiples versions, à la taille variable, parfois colorée, parfois mixée à d’autres matériaux. Tout dépend de l’instant.
Vos pièces véhiculent souvent un message. Pouvez-vous par exemple nous parler de l’œuvre « Angela » ?
N : « Angela » est une sculpture forte. Elle existe en bronze et en résine, selon un processus de transformation guidé par mon émotion. À l’origine, c’était une résine brute, puis je l’ai enrichie de poudre d’argent, avant d’ajouter des pigments bleus. C’est un hommage vibrant à l’émancipation, à la dignité des femmes racisées. Une œuvre manifeste, qui parle fort et juste.
Vous collaborez également avec le monde caritatif et explorez des formes d’art contemporain comme le NFT ?
N : Tout à fait. Je participe régulièrement à des ventes aux enchères caritatives comme récemment à Miami. J’aime que l’art ait du sens et
serve une cause. Les NFT m’intéressent aussi, car ils ouvrent de nouvelles voies d’expression et de diffusion. L’idée, c’est toujours de rester en mouvement, d’explorer de nouveaux outils, de créer une passerelle entre l’art et le monde d’aujourd’hui.
Quel regard portez-vous sur votre parcours ?
N : Mon art, c’est mon miroir intérieur. Il évolue comme moi, au fil des années. Je veux qu’il reste instinctif, original, sincère. Mon bonheur, c’est de créer, de transmettre des émotions, et d’être en accord avec moi-même.
Dans un monde souvent formaté, Nouna incarne une voix libre. Ses sculptures sont des manifestes de liberté, des cris de cœur en trois dimensions. Entre tradition sacrée et audace contemporaine, entre énergie solaire et profondeur symbolique, elle sculpte le vivant. Tout simplement. Une démarche artistique à la fois ancrée et ouverte, qui continue de résonner bien au-delà des galeries.
- Peace and Love, sculpture résine de couleurs (existe en bronze)
- Angela, sculpture résine pigment bleu (existe en bronze)
- « L’art du silence » Bouche, sculpture résine pigment rouge
- L’envol, sculpture résine pigment de couleurs
- Tamara, sculpture bronze (numérotée) pigment bleu
Tous les modèles sont déposés
NOUNA SCULPTURE
Tél : 06 50 50 12 03
E-mail : denise.benarroch@hotmail.fr
Instagram : @nounasculpture
