Jusqu’au 21 septembre 2025, le Jeu de Paume consacre une exposition aussi passionnante qu’intrigante sur un sujet brûlant : l’intelligence artificielle. Intitulée « Le monde selon l’IA », cette exposition collective explore comment l’IA transforme notre rapport au monde, à l’image… et à l’art lui-même.
L’IA, entre observation et création
L’exposition prend le parti original de faire la différence entre deux grands types d’intelligences artificielles :
- L’IA analytique, qu’on retrouve dans la reconnaissance faciale, les caméras de surveillance ou les algorithmes de tri.
- L’IA générative, celle qui fabrique des textes, des images, des voix ou encore de la musique, comme le fait par exemple ChatGPT ou DALL·E.
À travers un parcours pensé comme une déambulation dans les mécanismes invisibles du numérique, le visiteur découvre comment ces technologies façonnent les images que nous consommons, mais aussi celles que nous produisons. L’expérience de l’image change, tout comme notre manière de voir le monde.
Le monde selon l’IA : art et algorithmes
Plus de 40 artistes internationaux sont réunis, avec des œuvres produites entre 2016 et aujourd’hui. Certaines inédites, d’autres devenues emblématiques. Tous et toutes partagent un même point de départ : interroger l’influence (parfois vertigineuse) de l’IA sur nos vies, nos perceptions, mais aussi nos émotions.
On y retrouve, entre autres, Justine Emard, Grégory Chatonsky, Harun Farocki, Hito Steyerl ou encore Kate Crawford et Vladan Joler, qui explorent les implications sociales, écologiques et politiques de ces technologies. Les œuvres naviguent entre poésie, critique et expérimentation, souvent avec humour ou provocation.
Un regard critique sur un futur connecté
L’exposition ne se contente pas de montrer des œuvres spectaculaires. Elle propose aussi des capsules temporelles, comme des cabinets de curiosités du numérique, pour replacer les mutations en cours dans une perspective historique.
Car derrière les images générées se cachent des enjeux lourds : consommation énergétique, surveillance de masse, opacité des algorithmes, mais aussi nouvelles formes d’imaginaire collectif. L’art devient ici un outil pour comprendre, questionner et parfois détourner les usages de l’IA.
Le monde selon l’IA
Jeu de Paume, Paris
Du 11 avril au 21 septembre 2025
En savoir plus